Regarde ces deux autoportraits. Celui de gauche a été dessiné par Alberto un garçon de 9 ans, de l’ethnie des Lacandons, qui vit à Naha un village de l’état mexicain du Chiapas. Celui de droite a été dessiné par Mie une fille de 9 ans qui vit à Hvidovre une ville du Danemark.
Que remarques-tu ?
Alberto et Gulsemin se dessinent de vus de face mais Alberto se dessine en entier au milieu de la forêt et au bord d’une rivière tandis que Gulsemin ne dessine que sa tête et une partie de son buste sur un fond neutre.
Peut-on expliquer cette différence ?
Dessiner son autoportrait c’est se dessiner soi-même. C’est se dessiner tel qu’on se voit physiquement, dans un miroir ou sur une photographie, et aussi, sans en avoir toujours conscience, tel que l’on voudrait que les autres nous voient. Peut-être que, dans la réalité, Alberto n’est pas aussi grand et aussi fort et Mie n’a pas des yeux aussi expressifs et aussi beaux que sur le dessin ? Peut-être ont-ils l’un et l’autre enjolivé un peut leur autoportrait ?
Mais, dessiner son autoportrait c’est aussi et peut-être surtout se dessiner tel qu’on se pense, en tant que garçon ou en tant que fille, comme membre d’un groupe (sa famille ou sa classe à l’école, par exemple), dans ses relations avec l’environnement, avec la nature, etc.
Alberto grandit dans une communauté qui vit au cœur de la forêt tropicale et qui est très proche de la nature. Conformément à cette tradition culturelle, chaque personne n’est qu’un élément parmi les autres, un élément indissociable des autres (les membres de la collectivité mais aussi les arbres, les animaux, etc.). Mie grandit dans un pays occidental dont la culture accorde une place plus centrale à la personne humaine et plus dissociée de la nature. Il y a moi et les autres, moi et la nature. Ces différences culturelles s’expriment dans les autoportraits ou, pour le dire autrement, les autoportraits sont des indices de la façon dont les enfants (et aussi les adultes) se représentent au sein de l’espace social et de la nature.
En savoir plus : Voir la collection de René Baldy
– Cadre du projet : échange avec les enfants de Naha (cf.collection particulière les enfants de Naha). Les enfants lacandons et Danois ont travaillé sur le thème du portrait. Deux expositions ont été montées au Mexique et au Danemark.
– Adultes encadrant le projet : atelier organisé par Ulla Jacobsen et Soveig Tostesen, et animé par les artistes Laila Kanatani et Anne Gudrun Sejersen.
– Les jardins d’enfants et écoles danoises de la municipalité de Hvidovre sont : Haren, Pindsvinet, Enghoj, Enghojskolen.
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