Interview d’Elsa Oriol
– Comment êtes-vous venue à l’illustration ? Est-ce une passion de toujours ou le hasard de la vie ?
Le dessin est depuis l’enfance le langage qui me permet de traduire ce que je ressens. J’ai commencé par le graphisme pour m’orienter ensuite dans l’architecture d’intérieur, en parallèle je peignais, j’ai voulu aller plus loin dans ce domaine et c’est finalement la peinture qui m’a amenée à l’illustration.
– Quels sont les critères immédiats qui vous font accepter ou refuser d’illustrer un livre pour enfant ?
Ce qui me motive le plus, c’est de pouvoir exprimer de multiples sentiments humains, que l’on peut aussi adapter aux animaux.
– Quelles sont les techniques graphiques que vous privilégiez ?
L’huile surtout, la gouache parfois et le crayon souvent.
– Y a-t-il des choses que vous ne pourriez absolument pas illustrer ?
Je ne suis pas sûre d’être à l’aise dans l’illustration d’une course automobile.
– Travaillez-vous en étroite collaboration avec l’auteur du texte que vous illustrez ?
Jusque-là non.
– À quoi pensez-vous d’abord lorsque vous illustrez un livre pour enfant ?
À rentrer dans la peau “du” ou “des” personnages (un peu comme un acteur). Cela peut prendre un peu de temps, mais il me paraît important de bien les comprendre pour les représenter surtout que l’on va vivre quelques mois avec eux !
– Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment êtes-vous venue au livre pour enfants ?
Il est plus facile de parler de ce que l’on fait que de ce que l’on est ! Mais je peux le confirmer, c’est mon amour de la peinture qui m’a donné envie d’illustrer.
– Y a-t-il des personnes ou des personnages qui vous ont donné envie d’écrire/d’illustrer ?
Oui, mais c’est aussi la possibilité de pouvoir exprimer des univers et des émotions sur plusieurs pages par la peinture.
– Pouvez-vous nous donner quelques réactions de lecteurs qui vous ont étonné ? Quelle est la meilleure question qui vous ait été posée ?
Ce qui m’étonne le plus, ce sont les gens qui pensent que ce n’est pas un travail… Si, si, si, c’est un vrai travail !
– Avez-vous des souvenirs d’enfance, des mots d’enfants qui vous accompagnent ? Une phrase qui vous guide ?
« L’enfant est le père de l’homme ». J’aime cette phrase depuis longtemps, elle dit beaucoup.
– Un film, un morceau de musique, une photo, un tableau qui vous touche particulièrement ?
Film : Le Voile bleu (vieux film en noir et blanc, très émouvant que j’ai vu enfant) ;
Photos : celles qui sont capables de capter les petits moments de bonheur ;
Musiques : beaucoup (et selon l’humeur) ;
Peintures : beaucoup aussi !
– Que redoutiez-vous le plus lorsque vous étiez petit ?
Les “méchants”.
– Qu’avez-vous conservé de votre enfance ?
La nécessité de rêver.
– Quel est le sentiment qui vous habite le plus souvent ?
Le doute, malheureusement et heureusement.
– Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ? Qu’aimez-vous le moins ?
Le plus, c’est d’être complètement habitée par une histoire avec la confiance de mon éditrice.
Le moins, ce sont les jours où je n’ai pas envie de travailler, où je suis muette devant ma planche.
– Un instantané de votre table de travail.
Chevalet posé sur la table, tubes de peintures, pinceaux, brosses, couteaux, papier journal et chiffons sales !
– Que voyez-vous par la fenêtre depuis l’endroit où vous travaillez ?
La cour de mon immeuble et son vis-à-vis, fenêtres et murs en briques rouges.
– Quels sont les livres dans votre production qui représentent des étapes importantes, ou des tournants ou des paliers ?
Chaque livre est une étape, mais Barbe bleue…
La Nouvelle, d’Elisabeth Duval illustré par Elsa Oriol
dans Kaléidoscope d’histoires, Éditions Kaléidoscope, 25€
Le Magicien et la funambule, texte et illustrations d’Elsa Oriol
Editions Kaléidoscope, 13€