Le regard de Claude Ponti

Dessine ta chambre comme une île (en cette période de confinement et de déconfinement varié et progressif). Et les enfants dessinent.

 La chambre d’un enfant a un sens profond pour lui. C’est un abri dans l’abri. Une possession au cœur de la possession commune. Un endroit qui a une existence propre comme un vêtement qui se taillerait sur mesure petit à petit.

 Lorsqu’il a la chance d’avoir une chambre à soi, il s’y construit et tout est lui dans cette pièce. Alors comme en sortir sans en sortir ? Que faut-il laisser, emporter, abandonner, protéger ? Questions d’adulte! Regardons les réponses des enfants.

 La chambre est aussi un île.

Palmier, fleur, plage, hamac, lit, livres, océan, ciel, soleil s’assemblent, tous ces clichés concourent à une originalité bien heureuse.

 La chambre est toute une île.

Métamorphose complète. Palmier, plage, hamac etc. se souviennent certainement d’être aussi des livres, des lits, des peluches. Mais ce qui compte c’est que l’île soit totalement une île qui est une chambre au fond d’elle- même toujours une chambre.

 La chambre est toute une chambre.

Intra-métamorphose. Palmier, plage, hamac y sont potentiels. La chambre s’agrandit, se multiplie, s’ouvre par toute ses capacités d’extension. Les murs y sont des portes sans crainte.

 Ce qui se voit au premier œil, c’est le calme, le repos, les jeux, le farniente, le plaisir, absence totale de danger, le bonheur d’être.

 Heureux ces enfants qui peuvent se penser ainsi.

Claude Ponti