Rétrospective Louise Macheta
Le mot est fort. Qu’est-ce qu’une retrospective quand il s’agit du travail d’une personne qui vient d’atteindre ses seize ans ce n’est pas dans la tradition ? Louise n’est pas morte, elle n’a pas quatre-vingt dix-sept ans non plus, elle n’est ni Louise Bourgeois ni Frida Kahlo…
Justement.
Elle est Louise Macheta, seize ans, qui vient de passer plus de dix années avec le Muz, envoyant des dizaines et des dizaines d’oeuvres faisant preuve d’une grande confiance, fière, inquiète, passionnée, pleine de vie, d’interrogation et de fréquentation des mystères du grandir, des secrets cachés-dévoilé des corps et des esprits en train d’être petit à petit, traversant ses enfances, secouée de turbulences, ouvrant les portes infinies des envies et désirs, poussant, poussant comme poussent les plantes capables de fendre le béton.
Justement.
Louise a donné ce qui ne se donne que rarement, ce qui est considéré souvent comme sans importance, oubliable, les débuts, l’incertitude, le doute qui étrangement à cet âge sont souvent inoubliables dans l’instant, sans doute mais plein de certitude.
Quoiqu’il arrive à Louise, et je lui souhaite le meilleur, Louise a fait œuvre, d’un moment, d’une durée, elle a fait œuvre, dans la vitalité, la sincérité et la profondeur d’émotion qui un jour, lors du grand bilan, de la rétrospective de l’immensité de sa vie, prendra tout son sens, que ni elle ni moi ne connaissons, mais qui aura, dans la pleine part de son enfance et de son grandissement, toute sa valeur. Claude Ponti