Arthur Hubschmid

janvier 15, 1936 5:50 Publié par

Arthur Hubschmid
par lui-même :

« Je suis né à Zurich en 1940. Zurich, c’est en Suisse. Et la Suisse, c’est la province noire. J’ai des parents plutôt pauvres, mais ils ont une particularité, ils font partie d’une secte ultra, mais alors, ultra sévère ! Le cinéma : interdit, le sport : interdit, et je ne vous parle pas de danse ou des trucs comme ça. Les livres – sauf la Bible – : interdits. Il n’y avait pas rien à lire, rien à faire. LA seule chose permise c’était d’aller à l’église, et de prier du matin au soir. Travailler, si, oui, travailler. »
[…]
« C’est donc une bibliothécaire qui m’a sauvé, parce qu’au début je ne savais rien, et ce n’est pas mes parents qui allaient m’instruire. […] Elle m’a filé des titres qu’elle savait que j’allais dévorer. Je trouvais ça formidable. Et après c’était fini, j’étais accro. Je me suis drogué aux livres, et ça, à cause d’une bibliothécaire. »

« Bien plus tard, en 1960, par là, je me retrouve à Paris. Je trouve un boulot comme stagiaire dans une maison d’édition scolaire catholique : ça s’appelait « les Éditions de l’école ». J’arrive là, par hasard. À l’époque, le directeur de la maison s’appelait Jean Fabre. »

« Donc, on (Arthur Hubschmid et Jean Fabre) était à Francfort, à la Foire du livre. C’était pour moi une première, pour lui aussi. […] Et regarder les stands d’éditeurs de livres scolaires, c’est très ennuyeux. Alors, du coup, je ne sais plus comment, on s’est dit : « On pourrait regarder des livres pour enfants ». […]
Donc, nous avons découvert ça à Francfort. Il ne faut pas dire du mal des foires du livre, bien que je le fasse la plupart du temps, maintenant. Moi, ça m’a révélé l’existence d’un domaine que j’ignorais. Nous sommes revenus à Paris et nous sommes retournés dorénavant tous les ans à Francfort. »

« À notre retour Jean Fabre a décide de me charger d’un département de livres pour enfants qu’il a appelé « L’École des Loisirs ». Je crois que la première année on a publié quatre livres, et c’était tous des livres importés, c’est-à-dire achetés aux États-Unis, en Suède ou éventuellement en Belgique. […]
Il me laissait donc faire ces petits livres, six, sept par an, huit… et puis arrive Mai 68 et ça, ça a été une sorte de drôle de révolution, parce qu’en vérité rien n’a changé, naturellement, mais enfin c’était assez exaltant.
Après 68, tout le monde en voulait, et, du coup, on a doublé notre production. Vous imaginez, soudain on vous dit « mais votre truc c’est formidable, vous êtes bien, votre catalogue, tout ça… ». Alors on s’est dit « on va arrêter d’importer des livres, on va faire des livres avec des Français. »

Arthur Hubschmid se confie sur : http://www.ecoledesmax.com/portail/arthur.php

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