Originelle – Original
Institution: Chemindessens
Texte de présentation
La région de l’Oldupaï, véritable « berceau de l’Humanité », est d’un grand intérêt pour les paléontologues et pour toute personne s’intéressant à l’histoire et à l’évolution de l’homme. Il se situe dans la zone protégée du Ngorongoro, en allant vers le parc du Serengeti. Il s’agit d’un des plus importants complexes préhistoriques de l’Afrique mis à jour par les Leakeys en 1959.
Et d’autre part, Nice avec le musée de Terra Amata et l’arrière-pays niçois, avec le village de Tourrette –Levens (5km de Nice) et son musée de préhistoire de la SEPP.
Terra Amata, la grotte de Lazaret, sont des sites où l’on a retrouvé les plus vieux foyers de feu au monde, attestant de sa domestication.
Riche patrimoine préhistorique découvert dans les grottes de Tourrette-Levens : la Baume Périgaud et la grotte du Merle. Son musée retrace toute l’évolution de l’Homme, depuis les premiers hominidés bipèdes, il y a 7 millions d’années jusqu’à la période Néolithique, il y a 6 000 ans avant notre ère, dans notre région. On y découvre des moulages des plus anciens Hominidés africains (Toumaï, Lucy, Miss Pless, Homo habilis, Homo ergaster), puis ceux de l’Homo erectus d’Asie, l’Homme de Tautavel, l’Homme de Néandertal et des Homo sapiens archaïques et plus « modernes », appelés chez nous, l’Homme de Cro-Magnon.
Chemindessens souhaite continuer des ateliers scientifiques et artistiques sur le thème de l’évolution des technologies de la préhistoire à aujourd’hui. Ils mixent une population valide et handicapée ainsi que des échanges transcontinentaux entre des chercheurs de France et de Tanzanie, des professeurs des écoles.
Ce projet est soutenu par:
La Société Générale, le Musée de la SEPP à Tourrette Levens, l’Alliance Française d’Arusha en Tanzanie, l’Ambassade de France en Tanzanie, le service de l’éducation de la ville d’Arusha, le Musée d’Histoire Naturelle d’Arusha, le Ngorongoro Cratere Conservation Area.
Etapes
1 Exposition FAPE - Tourrette-Levens Mai 2014
Le FAPE est l’abréviation de Fête Arts Plastiques Enfants, une exposition en plein air organisée dans 2 lieux du département des Alpes Maritimes et réunissant les classes de maternelle et de primaire qui s’inscrivent. Le thème de cette année était autour du Signe et de la Trace. Pour notre projet, le thème a donc été adapté autour de la trace humaine des premiers artistes dans les grottes préhistorique et notamment la main, la trace extérieure au travers de la parure à partir de coquillage et la trace sonore en s’inspirant des premiers instruments retrouvés à partir de pierre. Certains dessins avaient été produit en double pour être exposés au musée d’histoire naturelle d’Arusha en avril dernier. Grâce à l’accueil de l’équipe du musée, Le Président Mr Louis Tordo et la conservatrice Mme Patricia Valensi, l’exposition a pris place sur les murs du musée de la préhistoire de Tourrette Levens. Les trois ateliers menés à la Corniche Fleurie par Isabelle Allavena (peinture-sculpture), Maud Cagnard (parure en coquillage) et Philippe (création du lithophone) ont été très bien mis en valeur. Dix-huit enfants du Centre de la Corniche Fleurie sont venus passer la matinée et tout au long des 3 jours d’exposition c’est environ 400 enfants avec leurs maitresses qui sont venus et beaucoup de familles en week-end. La réussite de ce travail en commun à l’intérieur d’un même établisement mais aussi en relation avec des écoles en Tanzanie et un musée sur le même sujet est encourageante pour le développement de projet culturel et pédagogique unissant sans frontières des enfants valides et handicapés.
2 Exposition à ARUSHA Avril 2014
En février 2014, Isabelle Chemin est allée à Arusha pour rencontrer la Directrice de l’Alliance Française, Mme Gaelle Lapostolle et la Directrice du Musée d’Histoire Naturelle d’Arusha, Mme Félista F Mangalu. Tous les travaux des enfants ont été sélectionnés et ordonnés pour être prochainement exposés. Isabelle a remis des sculptures de la SEPP, dont elle est l’auteur, rappelant les fresques peintes sur les murs de la ville et réalisées avec le support du musée de préhistoire de Tourrette Levens. Ces mêmes sculptures seront bientôt sur les murs de la ville de Tourrette Levens pour un parcours pédagogique adapté. Les liens se resserrent entre les 2 régions. Des dessins des enfants de la Corniche Fleurie de Nice ont été apportés pour enrichir cet échange cultuel et pédagogique. Un documentaire sur les ateliers de 23minutes a été réalisé par les Rapporteurs d’Images à la suite de notre séjour en octobre 2013. Avril 2014, l’exposition est inaugurée avec le Conseiller Pédagogique et Culturel de l’Ambassade de France Mr Philippe Leonardi, la directrice de l’Alliance Française d’Arusha Mme Gaelle Lapostolle et la Directrice du Musée d’Histoire Naturelle qui accueille le projet dans ses murs. Durant 1 mois l’exposition va accueillir de nombreuses classes. Un médiateur scientifique va leur faire visiter le musée et l’exposition. De plus une chanson hip-hop va être inventée et enregistrée sur le sujet avec toutes les classes participantes.
3 Ateliers de la Corniche fleurie à Nice
Trois membres de l’équipe de l’établissement spécialisé de Nice, La Corniche Fleurie, se sont lancés dans l’aventure de la préhistoire au travers d’ateliers d’arts plastiques et de musique. L’ensemble des oeuvres réalisées par les enfants seront exposées dans la montée du Château de Tourrette Levens à proximité du musée de Préhistoire de la Ville. La manifestation FAPE, Fédération Arts Plastiques Enfants, est organisée chaque année par l’Académie de Nice pour toutes les écoles primaires du département. Le thème de cette année où le projet ORIGINES a pu s’inscrire tourne autour du SIGNES. Les 3 ateliers de la Corniche Fleuries sont: L’art pariétal ou le signe de la main, le signal sonore, la signe extérieur ou la parure Cette exposition permettra aux oeuvres d’être valorisées au sein d’une exposition commune, ouverte à tout un public du département. Cette mise en commun du travail est un moment fort dans la démarche pédagogique du projet. Elle permet une découverte bilatérale et favorise l’intégration et le changement de regard. Cette journée d’exposition sera aussi l’occasion pour les enfants de visiter le musée de préhistoire.
4 Alliance Française
La base de travail de notre petite équipe était l’Alliance Française, située dans la ville d’Arusha. Nous avions stocké le matériel indispensable à la bonne marche de nos ateliers scientifiques et artistiques. Nous avions amené de France l’indispensable et l’Alliance a pourvu le reste. Un petit combi, décoré nous amenait dans toutes les écoles. Philippe était venu avec tout son nécessaire pour allumer le feu: pierre à feu, amadou, pigments ocre, silex. Isabelle était arrivée avec 10kg de tesselles de mosaïque, pinces et outils, pastels, papier… Bref son sac dépassait les 35kg . Tiago avait embarqué 2 caméras et assurait la prise de vue de toutes les situations. Durant 3 jours nous avons rencontré 350 enfants (valides et handicapés)dans 5 écoles différentes. Les groupes étaient de 50 enfants et Philippe et moi nous en prenions la moitié. Ce fut très riche et intense. L’accueil des professeurs des écoles et de la direction fut à chaque fois très chaleureux. Ils étaient étonnés par la qualité de nos interventions, le contenu abordé et les résultats plastiques qui en résultaient. Au final les enfants pouvaient s’exprimer devant la caméra, ce qui est très inhabituel pour eux. Philippe a bénéficié tout le temps d’un interprète bilingue Abel Beimoja. C’est un guide de trekk sur le Kilimanjaro spécialisé dans les relations franco-tanzaniennes.
5 Les ateliers en écoles tanzaniennes
Dans les écoles nous étions reçus par le directeur et des professeurs d’histoire en général. Un gros travail de préparation avait été mené par l’Alliance Française pour permettre nos interventions. L’administration est très sensible et stricte en Tanzanie.
La présentation en classe commençait par le montage de la boîte des Vanités qu’Isabelle avait apportée de France. Le crâne permettait de placer l’homme, noir ou blanc, valide ou handicapé, entre d’une part la technologie et de l’autre la beauté, la création. On retrouvait ainsi le titre du projet: les origines d’un côté et la création, l’original de l’autre.
Isabelle expliquait l’importance de la technologie dès l’origine de l’homme sur le sol africain avec notamment le grand site d’Oldupaï, situé dans le rift tanzanien, dans l’aire de conservation du cratère du Ngorongoro. Aucun enfant n’a jamais été dans ce lieu qui se trouve à environ 160 km de la ville. Ils connaissent au mieux une carte de calendrier. L’enseignement de la préhistoire ne s’étudie pas à l’école pour des raisons de non-connaissances mais aussi parfois de religion.
Ensuite la classe était divisée en deux rapidement car nous avions 1h30 par atelier. Tout allait vite et nous adaptions chaque fois nos idées aux styles des enfants et de l’espace aloué.
6 Dessins de l'atelier pastel dans les écoles d'Arusha
Avec Philippe Calliet, nous avions convenu d’aborder la notion de l’art à travers l’art pariétal avec des ocres naturels et des paysages d’Oldupaï et de la côté niçoise avec des pastels colorées modernes. A la fin de l’atelier nous pouvions mettre en relation le travail plastique des 2 groupes. Les enfants découvraient le plaisir de cette matière colorée où l’on trempe les doigts ou que l’on peut étaler comme de la poudre. Nous avons pu mener ces ateliers également avec des classes handicapées, intégrées dans le service publique traditionnel.
7 Les rencontres franco-tanzanienne
Après les ateliers, l’équipe devait se rendre sur le site archéologique d’Oldupaï afin de pouvoir échanger sur place avec des scientifiques et capter les paysages. L’artiste tanzanien Nchimbi était du voyage pour travailler ensuite avec Isabelle à la fresque en ville. Nous avons retrouvé le conservateur Mr Paresso avant d’arriver à la porte de contrôle de l’aire de Conservation du Ngorongoro Cratère. Delà partent de très nombreux safaris. Au passage je rappelle que le mot safari veut dire « voyage » en swahili. Nous allons passer 3 jours sur place pour nous imprégner de ce berceau des origines. Le mot oldupaï provient de la plante elle même ou cisale sauvage, utilisée par le peuple masaï pour faire des cordes, tirer des fibres, soigner des maux. L’alliance Française développe de bons contacts ave le musée national d’histoire naturel de la ville d’Arusha. Ainsi cela nous a permis de rencontrer l’équipe médiatrice du musée. Elle est dirigée par Mr Bura Akonaay. Philippe a pu montrer ses expériences et ateliers pratiques. Il a pu également assurer une belle conférence qui brossait la préhistoire entre les gorges d’Oldupaï et nos régions niçoises. Ses démonstrations ont été fort bien suivies et appréciées.
8 Echange entre artistes français et tanzanien
L’Alliance Française avait fait des démarches auprès de la ville d’Arusha pour pouvoir faire réaliser une grande fresque artistique, interculturelle et pédagogique sur un mur long de 50mètres, mitoyen entre une école primaire Meru School et la grande artère principale de la ville. Ainsi Isabelle Chemin a créée les panneaux de cette fresque et ils ont été réalisés en 2 jours en collaboration avec l’artiste tanzanien N’Chimbi. Afin d’enrichir les échanges et les points de vue, N’Chimbi a accompagné l’équipe lors de son safari dans le cratère du NGorongoro et les gorges d’Oldupaï. Ses connaissances en botanique et en ethnologie ont nourri des échanges intéressants entre les 2 artistes. N’Chimbi a également encadré un des nombreux ateliers menés par l’équipe. Toutes ces heures ensemble ont permis à chaque fois d’échanger entre eux.
9 MONACO- La nuit des temps
Vendredi 22 novembre, l’école des Revoires de Monaco, organisait une journée de découverte du handicap au quotidien pour les classes de CM2 (9-11 ans).Les 75 élèves étaient répartis en groupe de 15 enfants sur 5 ateliers différents: atelier artistique (dessin à l’aveugle); atelier vie quotidienne (lecture du braille); atelier motricité (parcours en fauteuil; atelier langue des Signes; atelier handisport. L’après midi les enfants devaient effectuer des missions en trajet de bus handicap, mission au supermarché, parties d’échecs, braille et langue des signes. Notre projet prenait place dans l’atelier artistique mené par Jean de LUSSAT, aveugle depuis 20 ans. Il a baptisé l’atelier , la nuit des temps, car les enfants étaient plongés dans le noir avec des masques « avion » et devaient découvrir les crânes par le toucher avant d’apprendre à les dessiner sur du matériel adpaté pour les aveugles (matelas en latex et feuille plastique). La mise en forme de cet atelier est née de la réflexion collective entre Jean et Isabelle Chemin. Les crânes viennent des musées d’archéologie de Monaco et de Terra Amata à Nice. Les 15 crânes allaient du premier « Tumaï » ( 7 millions d’années) jusqu’à l’homo sapiens-sapiens en passant par l’australopithèque dont Isabelle avait ramené le Tshirt des Gorges de l’Oldupaï. Les crânes qui effrayaient un peu le coprs enseignant au départ ont été unanimement accueillis par les enfants, très curieux de toucher et de découvrir cette richesse archéologique qui les touchait de près. Le crâne ets le même que l’on soit valide ou handicapé. La mise en scène des crânes dans une boîte noire évoquant les tableaux des « Vanités » du 17ème siècle a été également perçue par nombres d’enfants présents. « Voir un crâne et une bougie » cela me rappelle les tableaux moyennageux me glisse un enfant. L’atelier durait 3/4 d’heure. Certains dessins à l’aveugle sont remarquables car les enfants ont vraiment essayé de tracer ce que leurs doigts sentaient, sans tricher avec leurs yeux…et c’était dur!! Jean passait auprès des enfants pour tenter de déchiffrer leurs dessins. Au final une série de 15 dessins m’a été confiée par les enfants. Ils seront exposés au musée d’Arusha lors de la restitution des ateliers menés en octobre par notre équipe dans les écoles tanzaniennes.