
René Baldy : L’évolution du dessin chez l’enfant
9 salles
Salle 1 : l'évolution du bonhomme
Les dessins présentés ne sont généralement pas coloriés. Nous intéressant aux aspects structuraux ou formels des dessins, nous pensons non seulement que la couleur est inutile, mais qu’elle pourrait détourner notre regard des aspects du dessin que nous décrivons. Au cours de son évolution, le bonhomme dessiné passe par cinq types que nous définissons brièvement ci-dessous.
1) Les bonshommes ovoïdes et énumérés
Les premiers bonshommes ovoïdes et énumérés émergent du gribouillage vers 3 ans.Le bonhomme ovoïde est composé d’une figure fermée, généralement assez maladroitement tracée, qui se détache du fond, et dans ou autour de laquelle quelques traits s’entrecroisent. Voici un exemple : il a été réalisé par une petite fille de 2 ans et 9 mois.Le bonhomme Enuméré fait l’inventaire des parties du corps que l’enfant connaît et qu’il envisage l’une après l’autre souvent en les énumérant verbalement, comme si le langage oral soutenait l’expression graphique. Chaque partie du corps est dessinée comme une entité indépendante du tout. Le dessin présente un bonhomme en « pièces détachées ».Ces dessins témoignent de l’incapacité de l’enfant à coordonner les parties et le tout. Cette incapacité peut s’expliquer par une élaboration mentale trop vague de la complexité de l’organisme humain, mais aussi par une habileté graphomotrice encore insuffisante pour assurer l’agencement correct des différentes formes graphiques dans l’espace de la feuille.
2) Le bonhomme têtard
Ces bonshommes rudimentaires progressent vers un bonhomme nommé « têtard » (tapole en anglais et Kopfflüssler en allemand), dont nous avons cherché à percer le mystère (Baldy, 2007, 2008). Ce bonhomme est généralement composé d’une forme ovoïde, contenant les éléments du visage, autour de laquelle rayonnent des traits figurant les membres. Si les bras peuvent manquer, les jambes sont en général figurées par deux traits plus ou moins verticaux et plus ou moins long. Parfois, ces deux traits d’une longueur excessive traversent toute la feuille comme si, une fois lancé, le mouvement de tracé ne pouvait plus s’arrêter.
3) Les bonshommes intermédiaires ou pseudo têtards
Le bonhomme têtard recherche un tronc désespérément et les pseudo têtards témoignent de cette recherche.L’enfant dessine le bonhomme têtard comme il sait le faire, puis bricole une solution pour figurer le tronc, soit en rattachant les bras aux traits figurant les jambes, soit en matérialisant l’espace vide situé entre les jambes (espace noirci, trait horizontal, nombril, boutons, etc.), soit en ajoutant le ventre au terme de la procédure du bonhomme têtard.Révélateurs de la dynamique du développement, les pseudo têtards montrent que le bonhomme conventionnel n’émerge pas brusquement, mais résulte des efforts de l’enfant pour adapter son dessin à de nouvelles exigences figuratives.
4) Le bonhomme conventionnel
Entre 4 et 5 ans, le bonhomme que l’on peut qualifier de conventionnel prend figure humaine. Il est conçu comme une liste de parties bien différenciées, verbalisables, figurées par des formes bien séparées dont l’addition constitue le dessin. L’exécution de ce dessin n’exige qu’une planification locale : un rond pour la tête, un autre pour le tronc, quatre traits ou « tubes » pour les membres. D’allure géométrique, figé dans l’immobilité du symbole, c’est généralement un adulte figuré en pieds, debout, de face, nu, souvent avec le nombril mais généralement pudique, assez mal proportionné (la tête est trop grosse par rapport au tronc), avec une bouche souriante signifiée par un trait incurvé vers le haut, un nombre de doigts approximatif, etc. Autant de caractéristiques inhérentes au schématisme qui caractérise les dessins de cette période.Ce bonhomme peut être filiforme quand les membres sont figurés par un trait ou « tube » quand ils sont figurés par un double trait.
5) Le bonhomme contour
Maintenant, le dessin est conçu comme une totalité fusionnant l’ensemble des parties dans un contour plus ou moins général. Certains dessins figurent la silhouette complète du bonhomme tracée d’un seul trait, d’autres englobent une partie des éléments : par exemple, la tête, les épaules, les bras et le torse sont englobés dans le même contour.L’exécution, planifiée globalement, exige un geste fluide et modulé favorisé par l’automatisation de l’écriture cursive.Le bonhomme, qui jusque-là était paralysé, peut maintenant, mais que c’est difficile, courir, se baisser, se mettre de profil, éprouver des émotions et même se métamorphoser par l’imagination en bonhomme animal.
Pour conclure
Bien entendu, cette généalogie sommaire ne rend pas compte de la grande diversité des dessins d’enfants, et la présentation linéaire ne doit pas suggérer des ruptures franches entre un type de dessins et un autre. Si on peut jalonner l’évolution du bonhomme par quelques prototypes assez bien repérables, il existe autour de ces prototypes une infinité de variantes. Le développement est plutôt marqué par des chevauchements. Dans le cas de dessins familiers comme celui du bonhomme, à tout moment, l’enfant dispose d’un schéma routinier pour exprimer sans effort sa vision des choses et d’un (ou plusieurs) autre(s) en cours d’élaboration, pour expérimenter les nouveaux aspects de sa représentation mentale de plus en plus riche et complexe. Cette dernière est généralement en attente d’une procédure graphique efficace pour l’exprimer. Comme le soulignait déjà Léonard de Vinci, la main a de plus en plus de difficultés pour réaliser ce que l’esprit a conçu. On peut voir là l’une des causes de l’abandon, vers la fin de la scolarité élémentaire, du dessin par les enfants.
Avis important
Les oeuvres contenues dans cette salle sont la propriété exclusive de Monsieur René Baldy. Elles ne peuvent être diffusées ou publiées sans l'accord de Monsieur René Baldy et doivent obligatoirement être accompagnées de la mention légale suivante :
Collection René Baldy
Salle 2 : le bonhomme footballeur
Les dessins présentés dans cette salle permettent de suivre l'évolution de deux aspects du dessin du bonhomme :
- le PROFIL
- le marquage d'une ACTION : ici taper dans un ballon
Certains dessins présentés dans la salle 1 et certains dessins du footballeur présentés dans cette salle ont été réalisés par le même enfant. Le visiteur pourra faire la comparaison en cliquant sur les liens qui renvoient d'une œuvre à l'autre.
Nous avons opté pour une présentation du bonhomme de profil car ce dessin a évolué au cours du siècle dernier. Tous les travaux de la fin du 19° siècle et du début du 20° indiquent :
- une proportion élevée de dessins de bonshommes de profil. Sully (1898), par exemple, compte 85% de bonshommes de profil dans les dessins d’enfants de six ans.
- orientés le plus souvent vers la gauche.
- présentant une particularité : le profil du visage présente les deux yeux vus de face.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Lorsque l’on demande à un enfant entre quatre et dix ans de dessiner un bonhomme sans autre contrainte, les bonshommes de profil sont quasi inexistants. Précisons cependant que, si l’enfant d’aujourd’hui ne dessine pas volontiers des bonshommes de profil, cela ne signifie pas qu’il en est incapable. Si l’on veut que l’enfant dessine un bonhomme de profil, il faut le lui demander et/ou le placer dans une situation inductrice du profil.
Par exemple : « dessine un bonhomme vu de profil, c’est-à-dire vu de côté, qui tape dans un ballon » (le ballon est pré-dessiné au centre de la page). Ce sont certains de ces dessins que nous présentons dans cette salle.
Avec cette consigne on observe que le nombre de bonshommes de profil augmente avec l’âge :
- les enfants de quatre et cinq ans ne dessinent que des bonshommes de face,
- ceux de six à neuf ans dessinent encore majoritairement des bonshommes de face,
- la majorité des enfants de dix ans tentent, avec plus ou moins de réussite, le bonhomme de profil.
Ainsi, malgré une consigne explicite et une situation de dessin contrainte, il faut attendre dix ans pour qu’une majorité d’enfants dessine un bonhomme de profil. Notons que ces dessins, réalisés avec beaucoup d’hésitations et de difficultés, sont souvent minimalistes, sur le modèle de Bécassine, et imparfaits.
Les orientations gauche/droite s’équilibrent.
On n’observe aucun profil présentant deux yeux vus de face.
1) Le dessin du bonhomme de profil est devenu beaucoup moins fréquent qu’au début du 20° siècle, son orientation vers la gauche s’est atténuée et enfin l’erreur consistant à dessiner deux yeux de face a disparu, au moins dans les pays développés.
2) L’analyse des raisons pouvant expliquer ce changement déborderait largement le cadre de cette courte introduction. Nous renvoyons le visiteur de cette salle à l’ouvrage de René Baldy (à paraitre en 2011), « Fais-moi un beau dessin », Paris, In Press Editions.
Voyons maintenant le marquage de l'action :
1) S’il n’y a qu’une façon, pour le bonhomme, d’être debout, il existe une multitude de façons de le placer dans une attitude originale ou de lui faire exécuter une action inhabituelle.
2) Comme le montrent les dessins présentés, certaines solutions résultent de modifications locales qui préservent le schéma habituel, alors que d’autres transforment plus profondément le schéma habituel pour marquer, avec plus ou moins de bonheur, l’attitude nouvelle. La transition entre les deux catégories de dessins, variables d’une attitude à l’autre, se situe entre huit et dix ans.
3) Allons voir de plus près comment les enfants de cinq à dix ans dessinent le footballeur.
- Se met-il de profil? Gauche ou droit?
- Lève-t-il la jambe?
- Plie-t-il la jambe ?
Salle 3 : dessine-toi en classe.
Salle 4 : bonhomme joyeux, bonhomme triste.
Salle 5 : les dessins de Rosalia
L'auteur principal de cette salle est Rosalia, une petite fille née le 1er mars 2006; ce sont ses dessins que nous présentons et que nous commentons.
Présentons-là rapidement :
Rosalia vit à la campagne, s’occupe de ses ânes, récolte les œufs pondus par les poules, etc. Elle va à l’école, en septembre 2010 elle est entrée en moyenne section de maternelle. Ses parents, grands amateurs de montagne, l’ont déjà initiée au ski (elle aime bien épingler ses deux étoiles à sa combinaison) et à l’escalade ainsi qu’à l’observation de la nature.
Rosalia adore qu’on lui lise des histoires et déborde d’imagination pour en inventer et faire vivre ses figurines représentant des animaux, de la ferme ou sauvages. Elle consacre l’essentiel de son temps de loisirs à cette forme de jeu. Comme tous les enfants elle dessine des bonshommes et des maisons et s’efforce de raconter graphiquement les histoires qu’elle invente : la princesse et son château, le loup autour de la maison, etc.
Elle aime aussi regarder des dessins animés à la télévision.
Pour des raisons qui tiennent à leur tempérament et à leur milieu de vie, les enfants sont si différents les uns des autres qu’il est risqué de vouloir les comparer. Certains enfants aiment dessiner, dessinent beaucoup et parviennent assez vite à très bien dessiner quand d’autres ont des centres d’intérêt différents qui les conduisent à développer d’autres compétences.
Cependant, à leur rythme propre, tous suivent sensiblement le même chemin. C’est ce chemin que nous avons balisé, dans la salle 1, avec la définition et l’illustration des différents types de bonshommes dessinés par les enfants au cours de leur développement. C’est un exemple vivant de cheminement que nous présentons dans cette salle : le cheminement de Rosalia dessinatrice dont nous avons recueilli, et continuons de recueillir, l’essentiel des dessins.
Insistons sur un point : cette présentation ne constitue pas une norme à laquelle il faudrait se référer pour juger du retard ou de l’avance de tel ou tel enfant.
Ce n'est qu'un exemple.
Le suivi longitudinal du cheminement d’un enfant présente plusieurs intérêts :
La présentation dans la littérature d’un tel suivi est rare. L’un des plus célèbres, quoique difficilement accessible aujourd’hui, a été proposé par Luquet dans son ouvrage « Les dessins d’un enfant » publié en 1913. Luquet présente les 1700 dessins réalisés par sa fille Simonne et les exploite pour élaborer un cadre conceptuel original (intention, modèle interne, phase de réalisme fortuit, manqué, intellectuel et visuel) qu’il présente clairement dans l’ouvrage de 1927, « le dessin enfantin ».
L’analyse des dessins qu’un même enfant produit à différents moments de sa vie permet des observations que la comparaison des dessins produits par plusieurs enfants d’âges différents n’autorise pas. Comment se succèdent les thèmes abordés dans les dessins ? Existe-t-il des percées fulgurantes et des retours en arrière ? A quel moment l’enfant rabâche-t-il le même dessin et à quel moment innove-t-il ? Certaines périodes sont-elles plus fertiles que d’autres ?
Si on considère un dessin donné, le bonhomme par exemple, on admet généralement que, au moins dans une aire culturelle donnée, tous les enfants franchissent dans le même ordre les étapes successives que nous avons décrites dans la salle 1, l’âge auquel chaque étape est franchie pouvant changer d’un enfant à l’autre. Le suivi longitudinal permet de valider cette succession. Rosalia franchit-elle les étapes dans l’ordre attendu ?
Une dernière remarque : Rosalia est ma petite fille. Je reçois chacun de ses dessins comme un cadeau magnifique. Je les présente dans cette salle du MUZ avec l'accord de ses parents bien sûr, cependant j'ai le sentiment de dévoiler un peu son jardin secret. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas et continuera à faire de beaux dessins.
René Baldy, pour le Muz.
Avis important
Les oeuvres contenues dans cette salle sont la propriété exclusive de Monsieur René Baldy. Elles ne peuvent être diffusées ou publiées sans l'accord de Monsieur René Baldy et doivent obligatoirement être accompagnées de la mention légale suivante :
Copyright : Collection René Baldy
Salle 6 : les dessins de Robinson
L'auteur de cette salle est Robinson, un petit garçon né le 12 janvier 2012. Présentons-le rapidement.
Comme tous les enfants Robinson va à l’école. En septembre 2017 il est entré en grande section de maternelle. Robinson est un bon élève. Il sait écrire son prénom en lettres majuscules et a déjà acquis la fusion syllabique : il sait que Reu et O ça fait RO.
Robinson vit à la campagne. Il s’occupe des ânes et va chercher les œufs que les poules ont pondus dans le poulailler. Il aime aider son papa à couper les branches des arbres et conduire la tondeuse. Il aime aussi les sports de plein air. L’été il aime nager et plonger dans la piscine. Il fait de longues marches en famille sur les sentiers de montagnes. C’est une graine de champion en VTT et cet hiver il a fait de gros progrès en ski alpin. Il vient de gagner « le Cabri » et « la fléchette ».
Quand il sera grand, Robinson veut être fermier. Il aura des champs, s’occupera des animaux et conduira de gros engins agricoles avec des remorques. Il possède une bibliothèque bien garnie et aime « lire » les livres surtout s’ils racontent des histoires d’engins de chantiers et de tracteurs. Aussi, il est incollable sur les moissonneuses, les batteuses et autres tracteurs.
A la maison, il aime regarder des vidéos sur sa tablette, jouer au jeu des « mille bornes » ou assembler les légos pour construire des engins techniques. Après avoir barbouillé avec de la peinture de toutes les couleurs et gribouiller, l’un des premiers dessins figuratifs de Robinson a été un tracteur. Depuis, il dessine aussi des bonshommes qui depuis peu se mettent eux-aussi à faire du ski.
Nous présentons et commentons certains dessins que Robinson a réalisés avant six ans et nous compléterons la collection au fur et à mesure.
Les dessins qui suivent ont été réalisés par Robinson entre mars 2019 (7 ans et 2 mois) et décembre 2019 (7 ans et 11 mois).
Robinson a fait un bon CP (année 2018-2019). En septembre 2019 il est entré au CE1.
Robinson aime toujours les activités de plein air. Il aide son papa au jardin (il tond et coupe les branches des arbres), il fait du VTT en été et du ski en hiver. Un poney, trop vieux pour travailler au poney-club, a pris sa retraite dans le champ à côté de la maison : c’est Robinson qui s’en occupe.
Salle 7 : les dessins de Paul
L'auteur de cette salle est Paul, un petit garçon né le 3 février 2016. Présentons-le rapidement.
Au moment où j’ouvre cette salle Paul vient de fêter ses deux ans. Il ne va donc pas encore à l’école. Comme sa maman et son papa travaillent il va chez sa nounou surtout le matin.
Paul est encore petit, mais sa personnalité commence à s’affirmer.
Il aime beaucoup être dehors, se promener en marchant, une main dans celle de son papa ou de sa maman et l’autre dans la poche du pantalon. Il fait de la balançoire et du toboggan. Cet hiver il s’est initié à la luge et a fait une première expérience intéressante sur les skis. Il va à la piscine une fois par semaine et, une fois passer l’étape un peu inquiétante de la salle de douches, il adore sauter dans l’eau et nager avec ses brassards.
A la maison, il aime jouer aux voitures ou faire rouler le train sur les rails. Il connait sur le bout du doigt tous ses puzzles et commence à jouer au memory. Il a beaucoup de livres et est un grand amateur de « lecture partagée ». Du coup, il est incollable sur le nom des animaux et connait leur « cri » : la vache fait meuh…
Deux ans est une année repère dans l’acquisition du langage. Paul comprend tout ce qu’on lui dit et commence à s’exprimer en faisant de belles phrases. Chaque jour il découvre de nouvelles expressions comme : « j’ai pas envie ».
C’est aussi un grand gribouilleur et « presque » un dessinateur. Il sait tenir le crayon, contrôler son geste pour faire des cycloïdes ou encore compléter les rayons du soleil que sa maman a dessiné.
En septembre 2019, Paul a fait sa deuxième rentrée à l’école maternelle. Cette année (2019-2020) il est dans une classe à deux niveaux avec les élèves de grande section. Il sait bien écrire son prénom et commence à comprendre la différence entre le dessin et l’écriture : on dessine des formes et on écrit des sons.
Il dessine bien et aime partager cette activité avec un adulte.
Il a déjà une production qui justifie l’ouverture de sa salle au MUZ. Nous compléterons la collection au fur et mesure.
Salle 8 : les dessins de Flora
Flora est une petite fille de 19 mois qui dessine beaucoup et dont la maman accepte de nous envoyer régulièrement 1 dessin par mois de sa petite fille - cette rigueur diachronique est essentielle pour cette démarche de recherche . René Baldy a préciseer aussi à la maman de Flora qu'elle devait dessiner librement sans aucune consigne ou recommandation .
René Baldy pourra ainsi faire un suivi diachronique de l'évolution des dessins de Flora .